jeudi 26 janvier 2012

TAMMY AND THE BACHELOR (Joseph PEVNEY, 1957)




Ma découverte de ce film est le fruit d'une très vieille erreur. Quand j'étais petite fille (il y a de cela une dizaine d'années), je m'étais offert dans une solderie (j'étais une gamine impécunieuse) une cassette audio intitulée : "Hollywood Sings". La pochette annonçait que l'on y pouvait apprécier les vocalises de Marilyn MONROE, Humphrey BOGART, Judy GARLAND, Yul BRENNER (sic !) et Mickey ROONEY. L'objet ne coûtant que 5 francs (un peu moins que le prix actuel d'un croissant -- resic !), je me fendis de ce débours. Je découvris alors que d'autres célébrités poussaient la chansonnette sur cette bande, en plus de celles annoncées en couvrante. Yvonne De CARLO offrait une très miaulante interprétation de "Lovely Hula Hands", Betty HUTTON reprenait "I'm in the Moon (reresic !) for Love" (qu'avait-elle besoin d'aller sur la Lune pour aimer ?...), et surtout... SURTOUT !... je tombai en pâmoison à l'écoute de "I've Got Rain in my Eyes" par la sublime Jean SIMMONS, dont je n'avais jamais soupçonné jusqu'alors les talents vocaux. Cette romance émouvante et fragile (dont les paroles étaient pour moi incompréhensibles -- Dieu merci !) devint ma chanson préférée du lot, que je me repassais en boucle en dépit de l'astreignante obligation de rembobiner la bande à chaque fois -- une contrainte que les moins de dix ans (car c'était il y a seulement dix ans, j'insiste...) ne peuvent pas connaître...



Une dizaine d'années plus tard, donc, je remets la main sur cette cassette, moisissant dans un vieux carton de déménagement abandonné dans les profondeurs de ma cave. Ravie, je la réécoute pieusement, et décide de mener quelques recherches sur ma chanson favorite, dont le titre, étrangement, ne correspond guère (et même absolument pas) aux paroles, et qui semble introuvable dans la (très mince) discographie de Jean SIMMONS (ne pas confondre avec Gene SIMMONS, je vous prie...) Après d'infructueuses googlisations, j'ai l'idée de faire appel à mes amis facebookiens, au nombre desquels je sais pouvoir compter sur une poignée d'experts en vieux machins musicaux plus poussiéreux que le vibromasseur d'Yvette HORNER ou le stérilet de Line RENAUD.
Comme de bien entendu, c'est Valentine DELUXE, vivante encyclopédie de la musique légère et de la goualante à deux sous, qui trouva la solution de l'énigme et me la lança dans la gueule, avec la délicatesse goguenarde d'une diplômée en zizicologie apprenant les rudiments de son magistère à une freluquette du Danube fraîchement débarquée sur la rive de la civilisation par le canot de sauvetage de minuit quinze, en sabots crottés et robe de jute...
Premièrement : la chanson ne s'intitulait pas "I've Got Rain in my Eyes", mais "Tammy" ou "Tammy's in Love" -- ce qui faisait quand même, et mine de rien, un sacré distinguo... Deuxièmement : l'interprète n'était pas Jean SIMMONS, mais Debbie REYNOLDS, et la chanson était issue du film Tammy and the Bachelor, une antiquité de 1957 parfaitement inconnue en France, mais très populaire aux Etats-Unis parmi les dames de charité de Sunset Strip et les rosières de Temple Square (Salt Lake City, Utah).


Sans cette mésaventure extrêmement dommageable à mon amour propre, et qui suscita une belle hilarité chez mon confrère blogueur aux commandes de Soyons-Suave, il est fort probable que je n'aurais jamais songé à découvrir Tammy and the Bachelor, ce qui aurait été fort regrettable, dans la mesure où le film de Joseph PEVNEY fait largement appel à deux concepts particulièrement chers à mon cœur : le kitsch et le Camp. "A toute chose malheur est bon", dit un fameux dicton dont le bien-fondé me paraît incontestable en la circonstance...
Cul-cul-la-praline au possible, le scénario de Tammy and the Bachelor nous raconte comment Tammy Tyree (Debbie REYNOLDS), une jeune campagnarde aux mœurs rustiques et à la franchise désarmante, est accueillie par  une famille de la haute bourgeoisie locale, après que son grand-père (Walter BRENNAN) -- le seul soutien qu'elle ait en ce bas monde -- ait été fichu en taule pour fabrication illicite de gnôle. Ses manières dépourvues d'apprêts et sa langue bien pendue sèment rapidement la confusion dans les habitudes de ses hôtes, et le trouble dans le cœur du fils de la maison (Leslie NIELSEN). Ce dernier, promis à une riche héritière, est davantage tenté par une vie simple consacrée à la culture d'une variété inédite de tomates -- ce qui convient parfaitement à Tammy...


L'heureuse surprise du film vient de ce que sa trame, d'une niaiserie insondable, est soumise par PEVNEY et ses scénaristes à une série de petits accrocs discrets et piquants, qui la font basculer dans la parodie Camp. A force d'en rajouter dans la guimauve et la mignardise, les auteurs procèdent à une mise en boîte affectueuse, mais acérée, des clichés propres à ce type de bluette rurale aux sirupeux relents d'opérette et de heimatfilm. Au diapason de cette démarche, les comédiens prennent un visible amusement à forcer le trait et à mettre en valeur des dialogues toujours à la limite du second degré (ah ! la petite phrase de Debbie REYNOLDS à la fin de sa chanson romantique : "Et quand je pense que cette lune qui m'éclaire éclaire aussi les tomates de Peter..." -- voir l'extrait ci-dessous.) En plus des interprètes déjà cités, il faut saluer les compositions de Mildred NATWICK en tante fofolle adepte de l'art moderne ayant baptisé son chat Picasso, ainsi que de Fay WRAY en grande bourgeoise braquée sur les convenances -- c'est l'une des dernières apparitions au grand écran de la fiancée de King Kong.
Une gourmandise à déguster sans souci du cholestérol.


Hadopiser (en DVDRip et V.O.S.T.) :
1 - 2 - 3 - 4 - 5
 
Extrait : Jean SIMM... euh... Debbie REYNOLDS chante "Tammy"... :

dimanche 22 janvier 2012

EN PASSANT...

Trois jours après la fermeture de Megaupload, il semble que plusieurs hébergeurs commencent à baliser et suppriment leurs fichiers litigieux. D'autres doivent faire face à une affluence qui perturbe leur fonctionnement. Personnellement, j'ai l'intention de me rabattre sur Rapidshare pour les prochains partages ; le site étant allemand, basé en Suisse et en Chine, il ne devrait pas être concerné pour l'instant par les sanctions judiciaires émanant des Etats-Unis.
J'essaierai de réuploader peu à peu les films ayant disparu du blog, mais je vous avoue que ce ne sera pas ma priorité.
Les 4 titres demeurant hadopisables à ce jour sont :
La Chambre des Horreurs
Schizo
Le Docteur et les assassins
L'Enterré vivant
J'attends encore quelques jours avant de reprendre les activités, histoire de voir la tournure des choses. D'autant qu'il me faut renouveler tout prochainement mon compte Premium sur Rapidshare, et je n'ai pas envie de voir se reproduire la mésaventure de Mega : verser le fric la veille de la fermeture du site, ça la fout con...
Merci de votre patience et de votre fidélité... Et bon dimanche !...

PS : Pour info : si certains camarades blogueurs souhaitent poster sur leurs sites certains films récupérés ici (mais je comprends aisément qu'ils aient suffisamment à faire avec leurs propres fichiers !), qu'il se sentent libres d'agir. Je leur demanderai juste de mettre un lien vers l'article de SMORGASBLOG correspondant au film en question...

vendredi 20 janvier 2012

FAIT MEGACHIER !...



Bon... Vous connaissez tous la nouvelle, je suppose ?...
La justice américaine a obtenu la fermeture de Megaupload... Des ripostes s'organisent (voir ici)...
Pour l'heure, attendons voir... Mais c'est un rude coup pour tous les sites de partage, et je pense très fort aux camarades blogueurs qui, depuis des années ou des mois, abattent un boulot dingue, pour se réveiller ce matin avec la gueule de bois...
"Bonne année 2012, qu'ils disaient..."

dimanche 15 janvier 2012

L'A.B.C. DE LA VIE (The Pride of Jesse Hallam, Gary NELSON, 1981) Téléfilm



 
Dans ce sympathique téléfilm à visées sociales, qui flirte avec le mélo sans y verser complètement, Johnny CASH nous prouve une fois encore qu'en plus d'un chanteur légendaire, il fut aussi un comédien très attachant. Il incarne ici un mineur du Kentucky contraint de vendre sa maison et de partir pour Cincinnati afin que sa fille puisse y subir une importante opération du dos. Il ne tarde pas à comprendre que son illettrisme, auquel il n'a jamais cherché à remédier, constitue un sérieux handicap à son adaptation au sein de "la grande ville" et à sa recherche d'un emploi. Il parvient à se faire embaucher par un maraîcher italien (Eli WALLACH) dont la fille (Brenda VACCARO) se trouve être la professeure de son fils. Poussé par son patron, il accepte que la jeune femme lui enseigne la lecture, et, comme de bien entendu, entame avec elle une relation beaucoup plus affective que celle de maître à élève.

 
La débauche de bons sentiments qu'un tel sujet fait légitimement redouter est habilement évitée par Gary NELSON, qui n'appuie jamais sur la pédale lacrymale et bénéficie en outre d'un casting de belle tenue. CASH, VACCARO et WALLACH se montrent d'une grande justesse et d'une parfaite sobriété, apportant à des rôles assez peu stimulants une véritable humanité, et parvenant à nous intéresser à un sujet qui, sans eux, deviendrait facilement rébarbatif ou scolaire.
Je profite de ce post pour lancer un appel à mon camarade Didier LEFEVRE : ami, si tu parviens à remettre la main sur ma cassette de Meurtre à Coweta County, ce petit bijou où CASH trouve peut-être le meilleur rôle de sa carrière d'acteur, ça me botterait bien de la partager ici...


Hadopiser ici, en VHSRip et V.F.

dimanche 8 janvier 2012

FOLIE CONTROLEE (The Keeper, T.Y. DRAKE, 1976)




 
Dans cette rareté canadienne sortie en vidéo au début des années 80 sous le titre Folie contrôlée, Christopher LEE est le directeur d'un asile d'aliénés qui pratique d'étranges expériences psychédéliques sur ses riches patients.
Je dois confesser n'avoir pas pigé grand-chose à l'intrigue, la faute à un manque d'attention constant, conjugué à la consommation de substances liquides euphorisantes. Il fallait bien ça pour me motiver à revisionner cette œuvrette languissante et parfaitement anonyme, dont on peut néanmoins sauver quelques dialogues extraordinairement tartignolles, et la composition en pilote automatique d'un LEE très appliqué à n'omettre aucun des rictus malfaisants qui ont fait sa gloire...
Le réalisateur T.Y. DRAKE est surtout connu pour avoir écrit le scénario du Monstre du train, avec Jamie Lee CURTIS.
Rien à ajouter... (et ça tombe bien, parce que j'ai pas le temps...)


Hadopiser, en VHSRip et V.F. :
1 - 2

Extrait 1 : Comment faire peur à Christopher LEE :

 

Extrait 2 : Une séance de "psychénalyse" :

jeudi 5 janvier 2012

MEDUSANT !

Grande nouvelle pour tous les bissophiles ! Notre ami Didier LEFEVRE, rédac' chef du fanzine "Médusa", partage désormais avec nous sa collection de films inédits en France ! Et pour connaître les trésors qu'il tient en réserve, je peux vous assurer qu'il y a vraiment de quoi se réjouir !...
C'est ici qu'on hadopise...


mercredi 4 janvier 2012

OU EST PASSEE MON IDOLE ? (My Favorite Year, Richard BENJAMIN, 1982)





Les années 1980 furent assez épineuses pour Peter O'TOOLE ; victime d'une réputation non usurpée d'intempérance et d'indiscipline, l'acteur tourna peu, essentiellement pour la télévision, ou dans des œuvrettes fort oubliables. La décennie avait pourtant bien commencé pour lui avec Le Diable en boîte (on en trouve une très bonne copie chez nos amis de "La Caverne des Introuvables"), dont le tournage ne fut pas une sinécure et qui connut quelques vicissitudes de production, mais qui se taille au fil du temps un vrai statut de film culte. O'TOOLE s'y montrait en bien meilleure forme que dans sa précédente prestation en Tibère syphilitique, bubonneux et cramé par l'alcool (tout comme son interprète), dans le Caligula de Tinto BRASS et Bob GUCCIONE.
Après un passage à la télévision pour la mini-série Masada, il enchaîna avec Où est passée mon idole ?, qui, comme le film de Richard RUSH, situe son intrigue dans le milieu des studios hollywoodiens. Ici, ce sont ceux de la télé qu'explore le cinéaste et comédien Richard BENJAMIN, manifestement en proie à un accès de nostalgie aigu des grandes années de Tinseltown -- comme beaucoup de ses confrères de l'époque, si l'on en juge par le nombre de "métafilms" tournés à la fin des seventies et au début des eighties, et évoquant la grandeur passée des studios.




O'TOOLE incarne ici un mélange d'Errol FLYNN et de lui-même : Alan Swann est une ancienne star du cinéma d'aventures et de "cape et d'épée", que les producteurs boudent en raison de son alcoolisme et de ses exploits donjuanesques un peu embarrassants. L'un de ses admirateurs, Benjy Stone (Mark LINN-BAKER), grouillot dans un studio de télévision, parvient à le faire engager en guest star dans un show comique populaire. Ce retour à l'écran est rapidement compromis par le comportement ingérable de Swann, dont l'ego surdimensionné cache un profond manque de confiance en lui-même.



L'intrigue et la tonalité générale du film (produit par Mel BROOKS) évoquent souvent l'excellent Ennemis comme avant d'Herbert ROSS, où apparaissait justement le réalisateur Richard BENJAMIN dans le rôle d'un impresario tentant de relancer la carrière d'un duo de vieux comiques acariâtres. Mais le traitement du sujet est ici beaucoup moins acerbe et, avouons-le, moins percutant, les scénaristes optant pour un humour assez conventionnel et attendu, sans retrouver jamais la flamboyance et la causticité des dialogues de Neil SIMON -- auteur de la pièce adaptée par ROSS.
C'est finalement le casting qui constitue le principal attrait de l’œuvre ; on appréciera la prestation très auto-parodique d'O'TOOLE, beaucoup plus concerné et investi que dans les productions auxquelles il prêtera son concours dans la suite de la décennie ; on est également heureux de retrouver la délicieuse (et aujourd’hui trop rare) Jessica HARPER, et l'on prend un vrai plaisir aux caméos de Cameron MITCHELL (très drôle en mafioso plus ou moins calqué sur Jimmy HOFFA), de Lou JACOBI et des truculentes Annette ROBYNS et Selma DIAMOND (à noter également une brève apparition de Gloria STUART, ex-fiancée de L'Homme invisible qui devint la Rose âgée de Titanic).
Le film fut porté à la scène en 1992 sous forme de comédie musicale -- qui fit un bide. Le rôle d'Alan Swann y était repris par... Tim CURRY, le Frank-N-Furter du Rocky Horror Picture Show.


Hadopiser ici, en VHSRip en V.F.

Extrait :