vendredi 4 mai 2012

MEMOIRES DU TEXAS (The Trip to Bountiful, Peter MASTERSON, 1985)



Carrie Watts (Geraldine PAGE) n'a qu'un souhait avant de mourir : revoir la petite ville de Bountiful, où elle naquit et passa les meilleures années de sa vie. Son fils Ludie (John HEARD) et sa belle-fille Jessie Mae (Carlin GLYNN), avec qui elle partage un petit appartement à Houston, refusent de la laisser partir ; le premier estime que sa santé chancelante ne l'autorise pas à faire le voyage, la seconde ne voit qu'une dépense inutile dans ce pèlerinage, et redoute de voir s'envoler la pension de la vieille dame. Après avoir été victime d'un malaise, Carrie décide de profiter de leur absence pour partir seule à Bountiful. Le film raconte son périple, rapidement contrarié par l'intervention de Ludie et de Jessie Mae.


Le rôle de Carrie Watts valut à Geraldine PAGE son premier Oscar après pas moins de huit nominations (voir la vidéo ici). Hélas, il fut aussi sa dernière interprétation : cette immense comédienne, peut-être la plus brillante de sa génération dans le cinéma et le théâtre américain, mourut d'une crise cardiaque quinze mois après la sortie du film.
Le scénario d'Horton FOOTE est une adaptation de sa propre pièce, créée à Broadway en 1953 par Lilian GISH et Eva Marie SAINT, et inspirée de sa dramatique télévisée diffusée un peu plus tôt dans l'année sur NBC-TV, avec les mêmes actrices.


Plutôt qu'un grand film, Mémoires du Texas est une ultime démonstration du prodigieux talent de son interprète, et mérite pour cette raison d'être redécouvert et d'occuper une place particulière dans le cœur des cinéphiles. La réalisation de Peter MASTERSON (Meurtres en nocturne ; Tennessee Valley) est purement fonctionnelle, et il faut bien avouer que le sujet, classique mais sympathique en soi, est traité avec beaucoup de mollesse, sans qu'aucun élément surprenant ne vienne dynamiser le déroulement d'une action prévisible, et sans que la psychologie des personnages soit fouillée en profondeur. Ce qui aurait pu être l'émouvant périple d'une vieille dame au tempérament bien trempé, s'avère une ode au conformisme où s'exprime une nostalgie de la ruralité bien américaine et quelque peu frelatée.
On regrette aussi que les partenaires de Geraldine PAGE ne soient jamais à la hauteur de sa prestation (exception faite de la charmante Rebecca DE MORNAY, très juste dans le rôle de la jeune voyageuse qui tient momentanément compagnie à Carrie Watts) : John HEARD est singulièrement indolent dans le rôle du fils, au contraire de Carlin GLYNN qui, incapable de trouver la note exacte, échoue à apporter quelque structure à son cabotinage.
Pourtant, un charme naphtaliné se dégage du film, auquel la photographie de Fred MURPHY, qui n'est pas sans évoquer les toiles d'Edward HOPPER, n'est sans doute pas étrangère.
Et puis, répétons-le, ce qui compte est Geraldine PAGE, dont la prestation, elle, est une fois de plus un pur chef-d’œuvre.


Hadopiser ici, en VHSRip (bonne qualité, hormis deux parasitages ultra-brefs au début) et VF (pas fameuse...)


1 commentaire:

  1. Bonjour Bbjane, est ce qu'il serait possible de réup ce film ? Par avance merci. Cordialement.

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